L’utilisation de l’IA est-elle un vecteur d’uniformisation ?

L’intelligence artificielle (IA) s’immisce partout. Elle rédige, compose, crée. Mais à quel prix ? Derrière son efficacité se cache une question brûlante : l’IA nous conduit-elle vers une uniformisation culturelle ? C’est cette question que nous nous somme posé en tant qu’agence de communication qui utilise cet outil.

L’IA et la standardisation des contenus

Les algorithmes d’IA, nourris de données massives, produisent des contenus. Rapides, certes. Mais souvent, ils se ressemblent. Pourquoi ? Parce qu’ils puisent dans des bases de données similaires, favorisant des réponses stéréotypées. Une étude récente a montré que les suggestions de l’IA tendent à homogénéiser les styles d’écriture vers des normes occidentales, gommant les subtilités culturelles.

Le phénomène récent des « Starter Packs » sur LinkedIn

Vous avez sûrement vu ces fameux « Starter Packs » sur LinkedIn. Des images compilant clichés et stéréotypes sur un métier ou une situation. Amusants ? Oui. Originaux ? Pas vraiment. Beaucoup sont générés par IA, recyclant des idées préexistantes. Résultat : une prolifération de contenus similaires, manquant de fraîcheur et d’authenticité.

Conséquences sur la diversité culturelle

Cette standardisation n’est pas anodine. Le risque ? L’effacement progressif des particularités culturelles, les expressions locales, les nuances qui font la richesse de nos échanges. Imaginez un monde où toutes les œuvres, les créations ou les façons de communiquer se ressemblent, où la singularité s’efface derrière des productions uniformes. Dans le domaine de la communication et de la publicité, ces gommages sont déjà à l’oeuvre depuis de nombreuses années (avant même l’utilisation massive de l’IA). Qui se souvient des publicités des années 90 diffusées dans la mythique émission Culture Pub, où il y avait de réelles différences culturelles selon les pays (Ahh les pub britanniques ou scandinaves…).

Les biais culturels dans les modèles d’IA

Par leur conception, les modèles d’IA ne sont pas neutres. Conçus par des humains, ils héritent de leurs biais. Une chronique du Journal du Net souligne que les entreprises internationales doivent activement combattre ces biais pour assurer la pertinence de leurs communications. Sans cette vigilance, l’IA peut véhiculer des représentations culturelles biaisées, renforçant des stéréotypes au lieu de les déconstruire.

Alors, quelles solutions pour une utilisation responsable de l’IA ?

Alors, que faire ? D’abord, en tant qu’utilisateur, être conscient de ces dérives. Ensuite, du côté des éditeurs d’Intelligences Artificielles, promouvoir une IA inclusive, respectueuse des diversités culturelles. Cela passe par une conception attentive des algorithmes, une diversité des données utilisées, et une collaboration étroite entre techniciens et experts culturels. Les créateurs de contenu ont aussi leur rôle : utiliser l’IA comme un outil, sans en devenir dépendants, et toujours y apporter leur touche personnelle. En effet, si la forme est la partie la plus facile à mettre en oeuvre grâce à l’IA, le fond reste le noyaux de tout contenu pertinent. C’est sur ce point-là que le créateur peut amener sa valeur ajoutée. Une formation à l’utilisation de l’IA est sans conteste un des meilleurs atouts pour un créateur de contenu.

Ce qu’il faut retenir, c’est que…

L’IA est une formidable avancée. Mais elle n’est qu’un outil. C’est à nous de l’utiliser avec discernement, pour enrichir nos cultures, et non les uniformiser. Gardons en tête que la diversité est notre plus grande richesse. Ne la laissons pas s’effacer derrière des lignes de code.